IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Technicien ambulancier paramédical : un métier à risque

  • 10 avril 2017

Montréal, le 10 avril 2017 – L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) publie une étude qui brosse un portrait du métier de technicien ambulancier paramédical (TAP), de ses risques et de ses difficultés. Pour ce faire, des chercheurs ont observé 101 TAP, dont 23 femmes, des régions de Montréal et de Québec, pendant 175 quarts de travail en accordant une attention particulière à des facteurs d’ordre individuel tels que le genre, l’ancienneté et l’obésité.

Les TAP travaillent en binôme : l’un est assigné à la préparation de l’évacuation du bénéficiaire et à la conduite de l’ambulance tandis que l’autre prodigue les soins, ce qui l’expose à davantage de risques. L’étude a permis de constater que l’instabilité de l’état de santé du bénéficiaire constitue la principale difficulté du métier, car elle dicte le choix du protocole de soins et de la priorité d’évacuation. Cette instabilité détermine l’empressement avec lequel les TAP effectuent leur intervention et explique en partie la lourdeur de la tâche et l’intensité des efforts physiques déployés. Les soins prodigués, dont le rythme est imposé par des protocoles rigoureux, constituent les tâches les plus à risque de blessure au dos, de même que celles associées au déplacement du bénéficiaire.

De façon générale, ce sont les TAP de sexe féminin, les TAP les plus expérimentés et les TAP obèses qui adoptent les postures de travail les plus sécuritaires. Par contre, dans les évacuations d’urgence, qui représentent 10 % des interventions préhospitalières, les TAP féminins ressentent une forte pression temporelle qui contribue à la perception que leur charge de travail est beaucoup plus élevée que celle de leurs collègues masculins, même si dans les faits le niveau d’efforts, la durée des tâches et l’état de fatigue sont similaires. De plus, les TAP expérimentés et ceux atteints d’obésité adoptent des postures plus sécuritaires que leurs collègues ayant moins d’ancienneté et un poids santé.

« Notre étude, qui a démontré que ce sont bien des contraintes de travail qui s’avèrent porteuses de risques et non le métier proprement dit, permettra de sensibiliser tous les acteurs-clés aux risques de TMS qui sont associés au métier de TAP, considérant que cette catégorie de travailleurs a un taux plus élevé de lésions professionnelles et prenne leur retraite plus tôt que les autres travailleurs de la population pour souvent occuper des emplois dont les tâches sont moins exigeantes. De plus, nous souhaitons contribuer à la prévention en leur suggérant divers moyens et pistes d’actions, dont l’amélioration des équipements, l’alternance des rôles après chaque intervention d’urgence, et un perfectionnement des compétences liées à la gestion du temps et des déplacements durant une intervention préhospitalière », précise le chercheur Philippe Corbeil, de la Faculté de médecine de l’Université Laval.

L’étude titrée Mesure de l’exposition du technicien ambulancier paramédical aux facteurs de risque de troubles musculosquelettiques peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100906/n/exposition-technicien-ambulancier-paramedical-troubles-musculosquelettiques.

Un document de sensibilisation qui résume les principaux résultats de l'étude est également disponible à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100925/n/ambulancier-paramedical-risques-prevenir-troubles-musculosquelettiques.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST