IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Incapacité au travail : Les pratiques des coordonnateurs du retour au travail

  • 21 octobre 2016

Montréal, le 21 octobre 2016 – Il existe actuellement un consensus international selon lequel la coordination des retours au travail après une absence prolongée est une pratique essentielle. Mais quelle est notre réalité en regard de cette pratique? Pour la première fois au Québec, des chercheurs ont analysé, dans de grandes entreprises,  la pratique des responsables de la coordination des retours au travail (CORAT) de personnes souffrant d’incapacités. Ils ont dressé le profil des CORAT et des organisations pour lesquelles ils œuvrent, décrit leurs tâches et les qualités et aptitudes requises, en plus d’explorer les leviers et obstacles à leurs activités, de même que ceux associés au retour au travail (RAT). À partir d’une liste de 471 entreprises du Québec comptant au moins 500 employés, les chercheurs ont recruté 327 CORAT dont 195 ont répondu à toutes les questions d’un sondage en ligne.

Durand
Marie-José Durand

Le portrait type du CORAT est une femme (76,7 %) âgée entre 35 et 54 ans, titulaire d’un diplôme universitaire et qui œuvre dans le domaine de la gestion de l’invalidité depuis 13 ans. Dans l’échantillon de l’étude, près de 60 % des entreprises qui les embauchent proviennent du secteur privé, les deux tiers de leur personnel sont syndiqués et près de 80 % d’entre elles disposent d’une politique ou de procédures en matière de gestion de l’absence. Le taux d’absence de leurs travailleurs est d’environ 8 %. Ils s'absentent principalement pour des motifs associés autant aux troubles musculosquelettiques (46,1 %) qu'à ceux de santé mentale (47,7 %). Parmi les tâches et activités des CORAT, les plus fréquentes sont les contacts avec le travailleur absent et l’utilisation du diagnostic médical et des limitations fonctionnelles pour planifier le retour au travail alors que le fait de tenir compte des différences culturelles et de leurs conséquences lors de la gestion du RAT est beaucoup moins mis de l’avant.

« Parmi les variables pouvant influencer les pratiques en regard de la coordination des retours au travail, il y a entre autres le fait d’avoir été formé dans le domaine des soins infirmiers ou de la SST. Quant aux leviers et obstacles influençant le RAT, ils s’articulent autour de quatre grandes catégories reliées: 1) au travailleur; 2) au supérieur immédiat; 3) aux modalités de reprise du travail; 4) au soutien et la considération dans le milieu de travail, précise la professeure Marie-José Durand de l’Université de Sherbrooke, auteure principale de l’étude.

Plusieurs aspects militent en faveur de la robustesse des résultats de cette étude, dont la taille appréciable de l’échantillon, le taux de réponse au sondage, la qualité de la démarche de conception du questionnaire. L’étude intitulée Pratiques des grandes organisations au Québec en regard de la coordination du retour au travail peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100900/n/pratiques-des-grandes-organisations-au-quebec-en-regard-de-la-coordination-du-retour-au-travail. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.

 

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Source :

Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST