Les travailleurs des entreprises nord-américaines adoptent largement la posture debout prolongée alors que dans d’autres régions du monde le travail s’effectue dans une plus forte proportion en position assise. Le travail en station statique debout étant un facteur de risque de troubles musculosquelettiques (TMS) et associé à divers symptômes telles les douleurs lombaires et la fatigue généralisée, une équipe de chercheurs a voulu entre autres mesurer, à l’aide d’électrodes de surface, l’effet des postures de travail en comparant les patrons de coactivation des muscles lombopelviens lors d’une tâche manuelle répétitive d’une durée de 32 minutes qui a été effectuée trois fois dans trois postures relativement statiques : debout, assise et assis-debout (avec un siège ajusté selon les normes ergonomiques). Aucune étude ne s’était penchée jusqu’à maintenant sur les patrons de coactivation des muscles de la région lombopelvienne lors de l’adoption d’une posture assise prolongée ou n’avait comparé ces patrons à ceux d’une station debout pour une tâche semblable.
L’étude en deux volets a été réalisée en laboratoire avec un groupe de 18 jeunes adultes volontaires (10 hommes et 8 femmes) et, en milieu de travail, avec un groupe de 11 travailleurs (5 hommes et 6 femmes) provenant de trois entreprises différentes. Les tests ont démontré qu’en laboratoire, 10 des 18 volontaires ont manifesté de l’inconfort en posture assise, quatre en posture debout et cinq en station assis-debout. Les résultats furent différents en milieu de travail où seulement cinq travailleurs sur 11 ont éprouvé un inconfort, soit un en position assise, deux en position debout et deux en position assis-debout. Ces différences entre les deux groupes peuvent s’expliquer entre autres par l’expérience des travailleurs par rapport à celle des volontaires et du fait que les travailleurs seraient peut-être moins portés à rapporter les symptômes qui les affectent au travail.
« L’inconfort ressenti pour chaque posture diffère selon que les tests se déroulent en laboratoire, avec des volontaires, ou en milieu de travail, mais les scores moyens d’inconfort ont rarement dépassé la note de 2 sur une échelle de 10. Nos résultats suggèrent que les mécanismes d’inconfort seraient en partie de nature neurophysiologique plutôt que psychosociale, mais ils ne permettent pas de déterminer hypothétiquement quelle est la meilleure posture de travail. Il faut donc être prudent dans toute initiative visant à modifier la posture de travail et ne pas hésiter à choisir des équipements (bancs, appui-pieds) de qualité, », explique la chercheuse Julie Côté, Ph. D., professeure agrégée au Département de kinésiologie et d’éducation physique de l’Université McGill.
Les résultats de l’étude intitulée Effets de la posture de travail sur les patrons musculaires de la région lombaire lors d’une tâche répétitive peuvent être consultés sans frais à www.irsst.qc.ca.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST