IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Exposition du personnel d’hygiène et de salubrité aux antinéoplasiques

  • 01 mai 2020

Montréal, le 1er mai 2020 –  Les antinéoplasiques (ANP) sont des médicaments utilisés pour le traitement du cancer. Certains d’entre eux sont classés cancérogènes et peuvent avoir d’autres effets toxiques chez des travailleurs qui les manipulent. Est-ce que les employés qui s’occupent de l’hygiène et de la salubrité dans les hôpitaux sont exposés à ces substances? Une étude, financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), a permis d’estimer l’exposition potentielle à dix antinéoplasiques couramment utilisés, en mesurant la contamination des surfaces fréquemment touchées lors de tâches d’hygiène et de salubrité en milieu hospitalier.

Une proximité avec les antinéoplasiques

L’équipe de recherche a effectué des prélèvements dans deux centres hospitaliers de référence en cancérologie. Des prélèvements par frottis de surface ont été effectués, avant le nettoyage des surfaces, au début du quart de travail du personnel d’hygiène et salubrité, durant deux journées de la même semaine. D’autres prélèvements ont été faits sur des équipements de nettoyage après leur utilisation ainsi que sur les mains du personnel.

« Sur les 212 prélèvements effectués sur des surfaces, il y avait présence d’au moins un ANP dans 61 % des cas. Parmi les surfaces les plus souvent contaminées, on retrouve les planchers, les sièges de toilette et les lavabos des patients, de même que les couvercles de poubelle à déchets cytotoxiques », mentionne France Labrèche, chercheuse en épidémiologie à l’IRSST. « Les frottis sur les mains ont montré la présence d'ANP dans 21% des cas. »

Le personnel infirmier et de pharmacie a rapporté avoir suivi une formation sur la manipulation des médicaments dangereux, ce qui n’était pas le cas des membres du personnel d’hygiène et salubrité qui ont participé à l’étude. « Une forte proportion du personnel a mentionné toujours porter des gants, alors que quelques personnes ne les portaient que pour certaines tâches. Tous les employés de la pharmacie lavent leurs mains au savon et à l’eau, tandis que 20 et 25 % des autres travailleurs n’utilisent que de l’alcool, un liquide moins efficace pour diminuer la contamination chimique », ajoute France Labrèche.

Le potentiel d’exposition mis en évidence

Cette étude a estimé pour la première fois au Canada la contamination par les ANP des surfaces de travail manipulées par les travailleurs d’hygiène et de salubrité en milieu hospitalier, mettant en évidence un potentiel important d’exposition. Malgré le fait que ces constats ne prouvent pas l’exposition ou l’absorption des ANP par ces travailleurs, les résultats remettent en question certaines pratiques de gestion de la manipulation des médicaments dangereux et ouvrent un éventail d’actions préventives à développer et de moyens à mettre en place.

Pour lire le rapport complet : https://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/101072/n/antineoplasiques-en-milieu-hospitalier-etude-pilote-sur-l-exposition-potentielle-du-personnel-d-hygiene-et-de-salubrite

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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
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