IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Syndrome du marteau hypothénarien : Un syndrome méconnu et mal diagnostiqué

  •   23 février 2015

Pour la première fois au Québec, une recherche comportant une revue de la littérature et l’étude de cas cliniques de travailleurs vient illustrer la méconnaissance du syndrome du marteau hypothénarien (SMH). Ces travaux mettent en relief les singularités de la symptomatologie et des tests diagnostiques ainsi que des difficultés rencontrées pour poser le bon diagnostic.

« Les travailleurs qui utilisent des outils portatifs vibrants ou qui se servent de leurs mains comme marteau peuvent développer le SMH, ce qui les expose à de lourdes conséquences si le diagnostic n’est pas établi rapidement et si le traitement approprié n’est pas défini. Or, le SMH est une maladie rare, méconnue et souvent confondue avec d’autres pathologies telles que la maladie de Raynaud, le syndrome vibratoire et la maladie de Büerger qui se présentent avec des symptômes similaires : doigts blancs, engourdissements et picotements. Nous avons également constaté qu’il n’y a pas de démarche clinique consensuelle lors du suivi médical des patients alors qu’une meilleure prise en charge permettrait de prévenir l’aggravation et d’administrer un meilleur traitement », explique l’auteure principale, la docteure Alice Turcot de l'Institut national de santé publique.

L’étude comporte des éléments de connaissance utiles à la prévention de la maladie et à l’établissement d’un diagnostic précoce par les cliniciens afin de produire ultérieurement des outils de prévention et d’identification précoce des symptômes et de la maladie pour les milieux de travail et les milieux cliniques. « Des définitions nosologiques du SMH sont d’ailleurs proposées afin de nourrir la discussion entre les experts, car il est impératif de parvenir à un consensus au Québec sur les meilleures approches diagnostiques et thérapeutiques », précisent les auteurs.
Enfin, l’étude identifie les métiers les plus à risque : les mécaniciens, les journaliers de la construction, les mineurs et les travailleurs forestiers. Les auteurs recommandent par ailleurs d’évaluer l’efficacité des moyens de prévention tels le port de gants coussinés, la réduction de l’exposition et les modifications aux méthodes de travail.

Les résultats de cette recherche publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peuvent être consultés gratuitement sur le site de l’Institut http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-862.pdf

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST