L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), en collaboration avec le Réseau provincial de recherche en adaptation-réadaptation (REPAR-FRQS), vient de publier un vaste bilan des connaissances sur plusieurs aspects associés aux atteintes musculosquelettiques à l’épaule qui affectent la santé des travailleurs et entraînent des pertes de productivité. Ce bilan synthétise, entre autres, les données probantes sur les qualités diagnostiques et métrologiques des outils d’évaluation, dont les tests cliniques et d’imagerie, sur les traitements ainsi que sur le retour au travail des victimes de troubles à l’épaule.
Le bilan fait ressortir qu’il n’y a pas un seul test clinique qui peut être à la fois sensible et spécifique pour diagnostiquer une atteinte à la coiffe des rotateurs de l’épaule. Les chercheurs recommandent plutôt « une combinaison de tests et de variables cliniques ». Les outils de mesure cliniques, malgré leurs bonnes qualités métrologiques, devraient ainsi être jumelés à l’utilisation de questionnaires d’autoévaluation, dont le Western Ontario Rotator Cuff (WORC) ou le Disability of the Arm, Shoulder and Hand (DASH).
François Desmeules et Jean-Sébastien Roy
En matière de traitement, les chercheurs estiment qu’un programme d’exercices thérapeutiques peut contribuer à améliorer les fonctions de l’épaule et à accélérer le retour au travail. « En cas d’échec d’un traitement conservateur d’un travailleur adulte ayant une tendinopathie de la coiffe des rotateurs, une chirurgie pourra alors être envisagée. Nous avons comparé les résultats d’une chirurgie par voie ouverte à ceux par arthroscopie et les deux approches ont fourni un rendement semblable. L’ajout d’une acromioplastie n’est cependant pas suggéré puisqu’elle ne se traduit pas par des bienfaits additionnels pour le travailleur », précise les chercheurs Jean-Sébastien Roy, du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale et de l’Université Laval, et François Desmeules, du Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et de l’Université de Montréal.
Au regard de l’absentéisme et du retour au travail, le bilan des connaissances fait ressortir plusieurs facteurs, mais il n’existe aucun consensus à leur sujet. Sur la base des déterminants explorés pour d’autres articulations que l’épaule, il ressort que les facteurs psychosociaux ou environnementaux ainsi que le rôle de l’employeur seraient des éléments clés dans la réussite du retour au travail.
Les résultats de cette étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100837/n/traitements-retour-emploi-travailleurs-souffrant-coiffe-rotateurs. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.
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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST