La proportion de personnes nées à l’extérieur du Canada augmente progressivement depuis le milieu du vingtième siècle. Dans le contexte de la diversité de la main-d’œuvre québécoise, il devient nécessaire de connaître les caractéristiques du travail des immigrants pouvant influencer les risques pour la SST. Un état des connaissances statistiques et une recension des sources de données sur les travailleurs immigrants ont permis de déterminer plusieurs variables qui peuvent être utiles pour orienter des interventions en milieu de travail. Ces variables incluent la durée de résidence, le statut d’immigration, la profession, le secteur d’activité économique ainsi que les facteurs concernant la formation et l’intégration en emploi.
Afin de recenser les thèmes concernant les difficultés rencontrées par ces travailleurs en matière de SST, un bilan des connaissances sur la notion d’appartenance ethnoculturelle dans la recherche et l’intervention en réadaptation a été réalisé. Celui-ci décrit les thématiques qui émergent des travaux de recherche ayant exploré les questions relatives à l’influence de l’appartenance culturelle sur le processus de réadaptation et de retour au travail. Ces thèmes incluent la culture et les représentations de la douleur, les modalités d’intervention dans le contexte du pluralisme ethnoculturel et les facteurs qui entrent dans la composante culturelle. Le chercheur Daniel Côté a accordé une entrevue au magazine Prévention au travail sur le sujet. L’une de ses conférences a également été captée sur vidéo.
Finalement, une étude ayant pour but de comprendre le processus de réadaptation et de retour au travail dans le contexte des relations interculturelles a aussi été réalisée. L’objectif était de déterminer des stratégies pour faciliter le processus de réadaptation et de retour en emploi des travailleurs immigrants. Les auteurs ont formulé trois recommandations majeures. La première consiste à initier une démarche permettant de mieux cerner les enjeux relatifs aux parcours difficiles des travailleurs immigrants. La deuxième vise le maintien et le renforcement de la stratégie d’intervention précoce en réadaptation dans le cas où le potentiel de réinsertion du travailleur pourrait être limité à cause de facteurs tels que la maîtrise de la langue de travail. La troisième favorise la formation des différents paliers organisationnels sur la rencontre interculturelle en réadaptation au travail. Le chercheur présente les principaux résultats de ses travaux.